ultra putain méga bénie de l'espace

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Et pourtant c'était mal barré, voire carrément parti comme le lundi foireux du millésime. D'abord, rappelons-le, après calcul exact, j'ai travaillé 58h25 cette semaine (et mon unique jour de repos a été phagocyté par les appels du boulot). Ensuite, on m'a collé la mission suivante ce matin : aller chercher un papi (un couple ? on m'a dit "Vous restez avec eux") dans le douzième (pour ceux qui voient où habite la mère de Fanny, ben c'était encore plus loin) (et là où j'habitais avec Harold, c'est limite le centre-ville), descendre jusqu'au marché de Castellane (en bas de chez moi) et remonter, le tout en deux heures.
Ce matin, je pars donc, un peu remontée du bocal, et, faisant fi des divagations de mappy, en prévoyant trois quarts d'heure de route (bonne pioche). A l'arrivée à la maison de retraite (oui, c'est bien là où je pensais que c'était, autrement dit pas loin de la traverse du diable, j'invente rien), tiens, un véhicule Arcade, et re-tiens, une collègue. Je sens venir le coup du doublon, ah, toi aussi t'es là pour Mr machin ? Nan nan, pour Mme truc, mais c'est pareil. ??? Sur ce, une deuxième collègue sort de la maison de retraite, et là j'apprends que la mission en question consiste à mobiliser quatre véhicules et leurs chauffeuses pour aller balader dix vieux et leur unique accompagnatrice - qui ne connait pas un brin de Marseille... On a donc fait une jolie caravane sur l'autoroute (oui, la meuf de tête a décidé que ça serait plus direct, et elle n'a pas eu complètement tort), puis on a convenu d'aller se garer dans le parking souterrain juste à côté du marché, et c'est une fois toutes entrées dedans que l'accompagnatrice des vieux nous dit qu'en fait, non, ils ne payeront pas le parking. Très bien, alors le pitch, c'est qu'on sort, qu'on te lâche sur le marché avec eux, et qu'on cherche des places pour les bagnoles. Déjà une heure d'écoulée, ceci dit. Bon, après ça allait mieux, parce que les vieux étaient vraiment folklo, qu'on n'en a pas perdu un seul, et qu'au bout d'une demi-heure ils étaient prêts à rentrer déjeuner.
Donc nous remontâmes à la maison de retraite, lâchâmes tout ce petit monde, fîmes signer nos feuilles de mission respectives par une secrétaire qui avait oublié d'être aimable, et repartîmes vers nos différentes aventures, à savoir, pour moi, l'échange de bagnoles, au bureau. A peine garée (à l'arrache, il était un peu juste midi au coeur du centre-ville), la responsable des bagnoles qui m'appelle, "Mickael vous attend". Mickael c'est le gars qui devait me filer le Kangoo spécial fauteuils roulants en échange de ma Clio de secours, un gars gentil comme tout que j'ai rencontré à la formation premiers secours, donc c'était cool. J'ai juste eu envie de bouffer la responsable, d'abord parce qu'elle a eu l'air d'insinuer que j'avais oublié le rendez-vous (au lieu de capter les implications du "redescendre de l'autre bout de la ville à l'heure du déjeuner"), et ensuite parce que quand je lui ai annoncé que le garagiste avait gardé les papiers de ma bagnole et que j'avais juste pas eu le temps, matériellement, d'aller les chercher, elle m'a sorti, cette connasse, que même dans les crèches ils étaient mieux organisés - fais-les bosser soixante heures par semaine avec des missions à la mords-moi-la-couille-gauche, et on en reparle, grognasse.
Bref, nantie d'un véhicule inconnu donc suspect, et après une demi-heure à faire l'état des lieux (heureusement rassurée par Mickael qui m'a dit qu'il s'occupait des papiers, et aussi de rappeler à la hiérarchie qu'à un moment donné, faut arrêter de tirer sur le pianiste si tu veux que le morceau sonne bien), je pars pour Fuveau, fais un saut au Casino histoire d'acheter à manger, et me pointe chez Marie avec à peine un quart d'heure de retard (au lieu de l'heure annoncée). Marie étant donc en pleine sieste, je mets mes barquettes de lasagne au micro-ondes, ah, ben c'est pas sept minutes braves gens, plutôt vingt, parce que le saumon et les épinards, même à la crème, c'est pas bon quand c'est pas décongelé. Balnéo, retour, j'écoute le portable, paf, dix minutes avant la fin de sa modeste journée (à 17h), ma responsable qui m'informe qu'on m'a rajouté une mission mercredi matin. Donc celle-là, tu peux juste te la foutre profond, et si ça suffit pas je te raconterais l'histoire du droit du travail et de comment apprendre à lire un planning et à en tirer les conclusions qui s'imposent rapport à la sollicitation excessive des employées. 
     Passage chez les deux frangins, Nico est déjà au lit, cool, Roland n'est pas en super-forme, moins cool, il a des milliards de manip à faire sur ses ordis, retard pour le coucher, départ 21h15, je tablais sur du 20h30, c'est ballot. Voiture, autoroute fermée, la loose, passage par les petits bleds à la con le long de la nationale que Sido a appris à connaitre récemment :), arrivée à Marseille, je manque écraser un piéton, moi qui fais toujours ulta-gaffe, je commence à atteindre les limites de ma résistance à l'énervement et à la fatigue, et je dois encore trouver une place facile pour le Kangoo, de préférence pas loin du bureau vu que je dois y être à 8h pour un re-échange de véhicules. Je m'apprête donc à faire un gros tour détaillé du pâté de bureaux parmi lesquels le mien, histoire de trouver un endroit non autorisé mais pas trop à l'arrache pour poser le bitoniau à roulettes et rentrer dormir la conscience à peu près tranquille. Et là, alors que je m'apprête à tourner au feu à droite pour entamer le circuit de la dernière chance, PAF, une place,  une vraie, tout ce qu'il y a de plus légal, suffisament large, sans manoeuvre à faire, que mieux j'aurais pu que le rêver. J'avoue, honnêtement, que ce soir, à 21h48, moteur éteint en face du 27 rue du Docteur Albert Schweitzer, j'ai hurlé au ciel que je suis bénie. En fait, si je pète pas dans la soie, c'est juste que ça risquerait de froisser les nouilles qui me bordent le cul :D

Publié dans petites histoires

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S
<br /> Alors moi quand je lis tout ça,<br /> Premièrement j'ai envie de descendre direction Marseille par autoroute (et ouais, là j'ai les boules alors c'est sans détours) pour exploser la gueule de ta responsable. Non mais sans<br /> rire, ça va bien deux secondes d'être diplomate, mais des fois, une bonne claque dans la face y a que ça qu'ils comprennent (déjà test, ça marche) ^^<br /> Deuxièmement j'ai envie de dire : toi qui pourrais écrire une bouquin sur la création d'entreprise, les assos, la compta... Tu devrais sérieusement penser à te mettre à ton compte, c'est<br /> tellement plus beau d'être son propre patron ;)<br /> Bisous et courage G !!!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> chuis d'accord avec aurore, c'est des bataaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaards!!!!! nan mais franchement, le coup de la maison de retraite, ils pouvaient pas louer un minibus? quels imbeciles!!!<br /> et oui, rale quand on te file des trucs en plus, et pisque tu t'endends bien avec ton patron, fais remonter les infos...<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Mais stooooop, faut arreter de bosser 60heures par semaine, c'est pas possible!<br /> Je vais me mettre en grève pour soutenir ta cause: dire merde au patron, c'est peut etre bientot ma spécialité !<br /> Un truc qd même: depuis que je râle systématiquement par principe dès qu'on me demande de faire qqch en plus de montravail de base, j'ai la paix c'est génial ! et les gens ont peur de moi... A<br /> appliquer sans modération!<br /> D'ailleurs si tu n'étais pas aussi efficace, ils compteraient moins sur toi et toi , tu pourrais juste prendre le temps de .... humpf, souffler un peu !<br /> Prolétaires de tous les pays unissez vous !<br /> <br /> <br />
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