sport en chambre

Publié le par Siaomé

Ou Comment j'me la pète bricoleur du dimanche
 
Les amateurs et trices de thé littéraire le savent déjà, donc voici pour les autres le récit épique et en images du réaménagement de la chambre. Le but : poser une étagère au bout du lit, accrochée au mur, pour dégager l'espace actuel encombré de merdouilles de toutes sortes, et obtenir in fine un truc qui ressemble un peu plus à une pièce rangée et un peu moins à une succursale d'Emmaüs.
 
D'abord, un aperçu du salon un quart d'heure avant l'arrivée de mes invi-thés, dimanche dernier... En effet, c'est pas le tout de vider et de bricoler, après, faut tout ranger. Et penser à se laver, si on veut pas que les gens repartent en courrant, assaillis par une tenace odeur de fenec mâtinée d'un brin de relents d'haleine matinale de poney sauvage...
sport en chambre
En gros, j'avais négocié un passage entre la chambre et la fenêtre du salon, le long de la table, pour poser les outils en cours d'utilisation, la bière et le cendrier. La photo fait l'impasse sur le bordel au sol : au pied de la banquette, devant la table basse, débordant devant l'entrée, etc. Deux jours de soukh, et on a mangé dehors tout le week-end.
Nonobstant, tout est loin d'être rassemblé ici, et une bonne partie n'avait pas quitté la chambre. Le bureau et ses alentours proches étaient, comment dire, ensevelis... Tu vois, Fanny, que dans ces conditions il m'est difficile de savoir précisemment où se planque ta chenille :)
sport en chambre
Voilà pour les préliminaires, à savoir le dégagement de la zone de travail. Le boulot lui-même requiert maitrise, précision, concentration et propreté, plus un peu de place, d'où repli dans la courette pour mesurer, scier, trouer, poser et visser à l'aise.
Première étape : la découpe. Oui, parce que quand les magasins de bricolage proposent de la "découpe de bois", ils se contentent de tailler un rectangle à vos mesures, ils ne vont pas s'emmerder à vous fignoler les détails, sinon où est le plaisir... J'avais des encoches à faire dans la planche, et j'ai miséré ma race pour scier, et surtout, surtout, pour limer. Parce que ma lime, comme à peu près tout mon matos d'ébenisterie, est restée dans les affaires d'Harold. Donc j'ai fait la finition à la lime à bijoux. Vous voyez une lime à ongles ? Ben pareil, en un peu plus métalique... Bref, sous le regard intéressé et compatissant (?) de Lumi, j'ai obtenu ça :
sport en chambre
C'est très vexant, parce qu'on voit à grand peine l'encoche centrale, et un petit bout d'une des encoches d'angle. Mais bon.
Deuxième étape, la pose des équerres. J'ai prévu du gros calibre, pour être sûre que ça ne se décrocherait pas du mur. Problème : j'ai pas pensé à percer mes trous à l'avance. Donc j'ai re-miséré ma race pour entrer ces putains de vis dans cet agglo de merde, avant de renoncer en constatant que ça n'irait pas plus loin, en tout cas tant que je me contentais de la force de mon poignet et de mes litres d'huile de coude. J'étais quand même tellement fière que j'ai pris mon temps pour prendre la photo :)
sport en chambre
Note : la boite de vis est posée là à dessein. J'aurais du me douter que la première vis que je tenterais de fixer s'empresserait de m'échapper pour filer à travers la grille d'égoût à mes pieds...
 
Après cette grosse heure en extérieur, je rentre pour la minute de vérité : mes mesures sont-elles bonnes, et les encoches vont-elles s'encastrer autour des montants de la barrière du lit ?? Eh bien oui. Le seul endroit où elles sont trop larges n'a aucune espèce d'importance.
Après avoir raté de peu de me broyer les vertèbres en tentant de maintenir la planche en place assez longtemps pour prendre les repères des trous des équerres sur le mur à percer, je me décide à appeler Raph (parti au cyber pendant que je suais comme une perdue sur ma planche). En l'attendant, je pose la planche à la verticale contre le mur, m'esquinte cinq ou six fois les chevilles contre l'équerre au niveau du sol, et vais prévenir les voisines que les murs vont vibrer à l'unisson de nos tympans.
Bon, même à deux, manipuler cet engin, c'était sportif. D'autant que si moi, je tiens debout sous le lit, donc sous la planche, Raph, lui, était légèrement plié en deux, tentant tant bien que mal de ne pas trop bouger pendant que je m'agitais d'une équerre à l'autre avec mon crayon, et mon niveau à bulles pour vérifier la relative horizontalité de la chose. Et le vice, c'est qu'on a du répéter la manoeuvre, après le perçage des trous, pour visser tout ça :)
Après, sélection des vis, des chevilles et des mèches, grâce au petit tableau soigneusement découpé sur le sachet acheté la veille. Puis galère pour fixer cette putain de mèche à béton de façon qu'elle ne sorte pas de la perceuse au bout de deux tours (c'est lassant, à force). Raph trouve la technique avec un tournevis pour faire levier. Eh, j'croyais qu't'étais pas bricoleur, chéri !!
J'avoue que je me suis sentie un peu un genre de desperado en empoignant la perceuse, telle Bonnie avec sa mitraillette. Les murs sont en brique, donc c'est très très dur au début, pis ça part tout seul dans le vide au milieu de la brique. L'avantage, c'est qu'on est sûr de ne pas atterrir dans le salon du voisin. L'inconvénient, c'est que les chevilles jouent dans de l'air, et comme je n'ai pas suivi le conseil d'un amateur éclairé de prendre du mastic résine spécialement étudié pour ce cas de figure, toutes mes fixations sont un peu branlantes. Heureusement que le lit, lui, ne bronchera pas de si tôt... Au final, c'est net, c'est propre, et ça tient :
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Comme Raph tenait à faire sa part du boulot, je lui ai confié la mission délicate de fixer les vis de maintien entre les équerres et la planche, après, cette fois, avoir percé des trous à la mèche à bois. D'un diamètre légèrement inférieur à celui de la vis, pour qu'elle morde dans le bois. Tellement inférieur, en fait, qu'on a eu beau se trouer les mains à la tâche, elles ne sont pas rentrées entièrement... Tant pis !! Ce qu'on y a posé tient quand même, et le résultat a vraiment la classe :
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Une fois ce gros oeuvre réglé, je me suis attaquée au reste de la chambre. Le principe étant de récupérer la place dégagée au pied du lit pour y installer le bureau-établi-atelier à bijoux-couture-broderie-encadrement-etc. Donc fixer des étagères (c'est le problème quand on commence avec la perceuse : après, on n'a qu'une envie, poinçonner toute la baraque), déplacer ledit bureau, tout remettre en place autour...
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Puis fignolage des petits éléments, qui s'installent à l'ex-emplacement du bureau : déplacement de la treille à colliers, réaccrochage des poches à foulards et chaussures, rangement de la planche à repasser...
sport en chambresport en chambre
J'ai aussi fixé des patères sur le lit, pour que Raph puisse accrocher ses fringues à l'arrache mais pas trop. Sauf que comme le bois, à l'intérieur, c'est lisse, j'ai du tapisser les trous de super-glu - sinon, t'accroches un peignoir XXL, et boum, la patère dans ta gueule :)
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Enfin, cet aprèm, j'ai mis la touche finale : un rideau pour cacher le bordel entreposé sur l'étagère. La technicité de la chose a constisté à scier une partie de la latte en bois qui me servait à relever le rideau de la cuisine pour pouvoir ouvrir et fermer la fenêtre, à percer trois trous au plafond et autant dans la latte, à visser icelle dans les trous correspondant, puis à clouer le rideau avec un clou de tapissier par carreau du motif. La petite astuce d'un petit bouquin malin (non Hélène, il n'est pas à vendre !), c'est d'utiliser un capuchon d'aérosol autour de la mèche de la perceuse pour récupérer la poussière quand on perce un plafond (sinon, ben, on la mange). Trop fière de constater que ça marche, sauf qu'en posant la perceuse pour vérifier la profondeur du troisième et dernier trou, avec son capuchon toujours en place, elle glisse le long de la rambarde du lit, et blam, un joli petit tas de plâtre sur le barreau supérieur de l'échelle...
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Enfin voilà... La chambre, c'est fait !!

Sauf que je suis maintenant prise d'une frénésie bricoleuse, qui m'a fait lessiver les carreaux de la salle de bains et reboucher tous les trous trois soirs de suite cette semaine, par exemple. Et qui m'a fait organiser un petit atelier "électricité" après le thé littéraire, quand il fut manifeste qu'une part non négligeable des participants se sentait tellement bien chez moi qu'ils n'avaient guère envie d'en partir (ou peut-être étiez-vous vraiment trop crevés :) ). Avec l'aide d'André, j'ai bidouillé deux lampes : une épave très roots ramassée dans une poubelle y a quelques mois, et une lampe de chevet orange psyché, qui date de Breteuil - mais son circuit interrupteur et prise, lui, datait au moins de la guerre de 14.
Bref, la première lampe (qui avance toute seule quand on la pousse un peu) ressemble à ça :
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Elle est en bambou, raphia et noix de coco, et dorénavant nantie d'une ampoule basse consommation (sur les conseils cumulés de Lise et André) tellement grosse qu'elle doit pouvoir éclater un orteil au moins si on a le malheur de se la prendre sur le pied (en même temps à 8 euros l'ampoule on réfléchit avant de la lacher !).
   
L'autre lampe est posée sur un chevet qui est en fait une étagère de cuisine, récupérée dans la rue au retour d'une balade entre amoureux du côté de St-Victor, que j'ai lessivée et accrochée à l'envers :
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Voilà, vous saurez maintenant, amies filles et célibataires, qui appeler si André n'est pas dispo pour vous installer une étagère :) (par contre pour vos photos en soirée, oubliez-moi !!).
 

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