quand je serais grande...

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je serais cardiologue... ou prof... ou alors j'aurais pété un boulon et je fabriquerais des boucles d'oreilles en bout de bois et plumes ramassées dans les fourrés...
Parce que non de dieu on en bouffe, de la cardio, depuis un mois ! Et comme les filles me prennent pour une tronche, c'est vas-y Garance tu peux m'aider pour les bêta-bloquants, vas-y Garance j'ai rien compris au syndrome coronarien aigu, vas-y Garance la lithiase vésiculaire c'est quoi par rapport à la cholédocienne... Une première session après les cours pour revoir les diurétiques avec Angélique et Corinne, une autre avec Marion et Rose pour les troubles du rythme, et aujourd'hui, atelier du RAB à la maison, avec une trouvaille géniale d'Anaïs : le marqueur véléda pour écrire sur les vitres ! Je me suis crue dans un épisode des Experts, ça remplace nickel le tableau :) En mode pantoufles et chocolat, on a balayé une fois de plus les troubles du rythme, les problèmes de caillot et leurs conséquences sur les veines-les artères-les poumons-le coeur-le cerveau, et une bonne partie des médicaments qui vont avec.
 
L'avantage, c'est que les copines prennent conscience qu'en fait elles savent déjà plein de trucs, et que moi, ça me fait réviser pour pas un rond :) Bon, elles croient aussi que je peux les aider pour le dossier "soins éducatifs" alors que là, pour le coup, j'ai toujours pas compris ce qu'on nous demande - imaginez-vous qu'on a eu, sur l'ensemble du semestre, un (1 !!!) cours en tout et pour tout sur le sujet, plus une pauvre feuille décrivant les concepts associés, et sinon, que des heures en autonomie pour faire ce putain de dossier, dans lequel on est censé décrire une "action éducative" qu'on aura mise en place pendant la première partie du stage, et analyser la "démarche éducative" qui va autour, le tout sans avoir la moindre idée de ce que ça veut dire. Magique... Alors je fais style que oui, je peux lire leurs dossiers, les aider à distinguer ce qui relève de la description de la situation et ce qui relève de l'analyse (grosses lacunes en méthodologie dans la jeune génération...), les aider à trouver les concepts en lien avec leur situation, le tout sans avoir la moindre idée de ce que je vais bien pouvoir foutre dans le mien, de dossier... Enfin, si, quand même, j'en ai parlé aux formatrices responsables, en leur expliquant que dans la mesure où mes patients ont des pathologies chroniques depuis des années et sont tous à l'ouest du fait de leur grand âge, j'avais eu un peu de mal à leur expliquer les bilans sanguins, ou comment apprendre à se faire tous seuls leurs injections d'insuline - et là, réponse magnifique : "Expliquez pourquoi vous n'avez pas pu faire le travail demandé et comment vous auriez pu le faire". Ben, euh, si j'explique "apports théoriques insuffisants, commande peu explicite, encadrement inadapté", vous risquez de mal le vivre... Je me tâte à le faire au rattrapage, ce putain de dossier, vraiment, je me tâte... Mais bon, j'ai un standing à tenir :)
 
Et puis sinon on a eu deux journées de "coaching" sur le thème Mieux se connaitre pour mieux s'affirmer en équipe, pas le genre de truc dont j'ai besoin personnellement, mais c'était sympa d'entendre la coach confirmer point par point ma vision du monde. J'ai découvert que je place la valeur "vitalité" juste avant la valeur "solidarité", la number one étant l'indépendance (pas un scoop, ça), et aussi que les gens qui m'aiment s'accordent à me trouver dynamique et positive (ça me rassure), mais aussi franche et courageuse, ça m'étonne plus - enfin, c'est pas des trucs qui me sautaient aux yeux, en tout cas. On avait pour mission d'appeler trois personnes qu'on aime pour leur demander nos trois qualités principales, et ça m'a fait réfléchir à ce que je pourrais, moi, trouver chez eux. Trois c'est un peu réducteur, mais du coup j'ai réalisé que ce "courage" est largement partagé chez les gens que j'apprécie, qu'il s'agisse d'André, de Sido, de Lucile, d'Alex, de Roland, d'Elise, de mes frère et soeur, ou plus récemment d'Anaïs, de Corinne et de Marion... On est une bande de warriors, les amis :)
 
Et quand on sera vieux (à défaut d'être grand), on pourra toujours se dire que ce qu'on voulait faire, on n'y est peut-être pas arrivé, mais putain, au moins on aura essayé !!!

Publié dans petites histoires

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